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Parce que tu n'as jamais baissé les bras, cher Thomas, devant la misère et l'injustice, j'ai envie de partager avec toi ce poème d'Anne Perrier, poète suisse:
Et puis un jour
Nous trouverons des mers des cieux profonds
Des bassins clairs
Tous les arbres sur nous des matins verts
Nous trouverons le soleil bon
L'eau mille et mille
Fois plus libre et des îles
Pour nouer les distances
Nous trouverons
Des chemins ronds
Comme dans notre enfance
Et nous nous assiérons
Dans un temps plein d'abeilles
Pendant que tout le ciel changera de saison (Le Voyage)
J'ai connu Thomas lorsque j'ai emménagé à Marseille il y a 5 ans. Je suis arrivée en plein mois d'août seule, dans un appartement vide et le cœur lourd d'avoir quitté ma ville, ma famille et mes amis. Thomas m'a accueillie et m'a invitée à dîner. J'étais ravie. Nous avons ensuite partagé au cours julien, où nous habitions tous les deux, des cafés, des repas dans de bons restaurants et des conversations agréables. Il était généreux et passionné. Je suis triste d'apprendre sa disparition aujourd'hui et je le remercie de m'avoir fait aimé Marseille dès les premiers instants.
It was in July 23, 2012 in Marseille when we met Thomas last time. After 21 years we had pleasant and joyfull conversation at his and Charling's home and in the nearby resturant with a bottle of ice cold vin rose, Thomas' favorite. And the next day together at Rafal Blechacz's recital in La Roque d'Antheron! We were planning for the next time in Marseille maybe in 2015. And now sadness and grief, no more vin rose with Thomas, no plans to meet again in Marseille. Roman & Marlena
Ps. And he was such a good correspondent, always responding to our emails, with sharp and clear point of view. Here is one of our exchanges about his time when he was active in support of Solidarity in Poland:
On Mon, 6 Sep 2010, Thomas
Schaffroth wrote:
Dear Roman,
thank you for the nice pictures! Of cours I remember these people [our common friends from Zurich-RF]. We were once all in a Solidarity-committee
for an organisation called "Solidarnosç". May be you remember this organisation. One of the bigest political deceptions in my life. I thought it would be a revolutionary movements and then it turnd out to be only the catholics.
Our daughter Léa just came back from a trip in Poland, she went with a
Polish friend and she liked very much camping in the Carpathians.
Best wishes, Thomas
On Tue, 7 Sep 2010 Roman Frackowski wrote:
Dear Thomas,
Maybe you will find a consolation in my opinion that those Solidarity
people were'nt/are'nt so fervent and strong Catholics as you think. Maybe
they thought they were. But, yes, that was a lot of deception in the
movement, and Walesa's role is still at least unclear. I remember you came once to Warsaw in the autumn 1981 and Andreas recommended I was your guide (he was banned to enter Poland as Polish Consulate in Zurich did not renew his entry visa)so we met and went to the Solec Hotel for the Solidarity Commission meeting (Walesa was there)and I was sitting in the lobby while you went in the conference room. And the lobby was full of secret service men. But they hadn't done anything to check on us. That was an historic event and thus you have a role in erasing communism from the face of earth, not entirely though. A few weeks later, on December 13, 1981, Jaruzelski declared martial law and all the Solidarity leaders were arrested.
Lea in Poland? Wasn't she in Argentina?
All the best,
Roman
Cher Thomas, je t'entends toujours chanter en coeur, c'était formidable. Maintenant tu me laisse continuer ma recherche de maison de vacances à Marseille tout seul. Bientôt je serai alors encore plus proche de toi. Je t'embrasse Michael, qui a grandi avec toi à Berne. Nous avons fait du patins à glace dans notre jardin à la Ringoltingenstrasse.
Je t'embrasse,
Michael
Nous n’avons rencontré Thomas qu’une seule fois avant que la famille ne s’installe à Marseille. C’était à une réunion d’anciens de la fac d’Orsay, où nous avions connu Charling. Nous étions impatients de connaître celui qui avait séduit notre star, et sommes immédiatement tombé sous le charme, comme tous ceux qui l’ont connu. Il était de retour d’un séjour au Yémen, dont nous avons parlé longuement, ainsi que d’une foule de choses, ses centres d’intérêt étaient si nombreux.
Nous sommes très touchés par cette triste nouvelle, et vous embrassons très fort
Dominique et Denis
Oh Charling, c'est aujourd'hui en consultant mes mails que j'apprends le décès de Thomas.ça me fait un choc.Je suis profondèment désolée de ne pas vous avoir revu tous les deux; j'ai souvent pensé à vous deux et j'avais toujours en tête de vous revoir.Mon dieu, je ne réalisais pas que le temps passe et qu'il pouvait me ravir le projet de vous revoir lui et toi, et ravir l'occasion de vous dire que vous avez chacun gravé dans mon coeur votre beauté . Je m'imaginais passer à Marseille cette année; je m'imaginais dire à Thomas combien j'avais apprécié de le rencontrer.Il nous a donné, à ma fille et moi, lors de notre séjour chez vous, le meilleur de lui-même: un accueil plein d'ouverture, une convivialité chaleureuse,une belle générosité,du courage, de l'authenticité, un goût de la beauté, un goût de l'amitié, du partage .Comment ne pas me souvenir des capacités de bonheur de Thomas au restaurant où il nous avait invitées,où il disait son immense plaisir à manger dehors en plein air, où il racontait avec simplicité son amitié avec le restaurateur, où nous avions des échanges tranquilles et confiants.Il m'a fait déguster profondèment ces moments . Comment ne pas me souvenir du cadeau de la visite merveilleuse au musée où j'ai vu pour la première fois des oeuvres de Van Gogh en vrai? Thomas était mobilisé par une énergie artistique intense qui faisait plaisir à voir; sa générosité lui a fait acheter et offrir à Maroussia un livre souvenir de cette riche visite au musée.J'avais envie de lui dire aussi combien il m'avait permis de me sentir infiniment et délicatement proche de lui quand j'ai manipulé ses jambes pour l'aider à rentrer dans la voiture et quand je suis entrée dans l'intimité de leur raideur.Il m'a appris ce jour-là Au cours de ces trois jours passés ensemble, Thomas a offert à la fois ses forces de vie et ses faiblesses, c'est pourquoi j'ai envie de dire que je garde aussi de lui le souvenir de son courage et de sa dignité. ça me fait du bien, Charling, de t'écrire ce que mon coeur dit de lui.Je te remercie de m'avoir mise au courant de son décès.
En m'imaginant venir à Marseille, je me voyais te renouvellant ma gratitude. Quant aux qualités de Thomas qui m'ont touchées, tu les rayonnes de même avec aussi des qualités qui te sont propres.
De tout coeur, je t'envoie une profonde étreinte chaleureuse et tendre.Je t'aime pour tout ce que tu m'as donné et pour la belle personne que tu es.
Voici Charling une photo de toi et Thomas lors d'une soirée au Château du Clos de Vougeot, au mois de juin 2005, lors d'un Congrès à Beaune sur les photo-détecteurs: c?est une photo que j'aime beaucoup et que je te propose pour le site web que tu as mis en route.
Bien que j ai rencontré Thomas seulement quelques fois, je garde de lui une impression très intense, ce qui fait que j' ai pensé, et je continue de penser à lui très souvent.
Je t'embrasse avec Lea , Cloé et le petit Théo ! et j'espère à bientôt,
La nouvelle de la disparition de Thomas m'as saisie, comme si la vie devait être éternelle et que la mort arrive par surprise. Et pourtant, pour Thomas, comme pour chacun, plus pour lui encore, elle était annoncée, mais je l'ai oublié. Pardon !
J'ai en tête cette réflexion entendue en Inde il y a longtemps : la naissance et la mort sont deux passages, la vie est ailleurs.
Je suis heureuse de trouver cet espace pour parler de Thomas quelques instants. Les souvenirs les plus vifs qu'il me reste sont ceux de vacances familiales et jazzies partagées un été en Gascogne. Là j'ai pu entrevoir son âme de musicien à travers sa jouissance à vivre la musique et aussi à travers sa générosité à transmettre son enthousiasme à mon fils, musicien aujourd'hui.
Je garde dans mon cœur sa dignité, son humanité et son espièglerie.
Je crois que la dernière fois que j'ai vu Thomas il était à table au soleil. Il fréquentait les multiples restaurants du cours Julien. Ce jour là, c'était Il Caffè. Il faisait doux, un beau jour d'automne, ce qu'il mangeait sentait bon, il avait de l'appétit. Je ne pouvais l'accompagner. On s'est dit " on mange ensemble, on s'appelle".
On souffre d'un mal terrible, d'avoir d'abord été jeune et en bonne santé. On ne sait pas que le temps nous est compté. On ne sait pas qu'on ne doit pas remettre ce qui est urgent, l'amitié, le plaisir de vivre.
Seuls ceux qui ont eu la chance d'être gravement malades dans leur enfance, et de s'en être sorti, connaissent l'urgence de vivre, et la force de le faire.
Il me reste des images de Thomas, sonores et visuelles. Son accent suisse alémanique si spécial, qui a quelque chose d'un miaulement, une accentuation traînante sur la première syllabe, puis un changement de hauteur finale, son sourire et son regard, sa stature aussi. Il y avait chez lui une force et une puissance qui restaient malgré la maladie et la défaillance. Il était une sorte de centaure à roulettes, un être des cavernes ébloui de soleil. Son regard pouvait être dur parfois, mais le plus souvent je l'ai vu malicieux et même tendre. Il était généreux, attentif aux autres. Il me traitait de sioniste, pour me taquiner, mais il respectait mes refus de soutenir les palestiniens au prix d'un jugement injuste sur les israéliens. Il aimait les engagements, les mouvements populaires. J'aurais voulu pouvoir lire ce qu'il écrivait.
La maladie faisait que nous avions des rapports physiques que la pudeur nous aurait interdits. Je connaissais son poids à retenir son fauteuil en pente, je faisais attention à des parties de son corps comme si elles étaient du mien, sa foutue jambe surtout, qui n'était plus un membre mais un appendice.
Un autre ami, Laurent, subit les ravages de la sclérose. Il partage avec Thomas le courage, mais aussi quelque chose d'une humanité si profonde, si ouverte, qui tient peut-être à ce que des vaines gloires sont tombées, en particulier celle essentielle de se tenir debout et de marcher qui est la grande conquête de notre première enfance. Cette humanité nue se concentre dans le visage, le sourire et le regard qui gagne en mobilité.
Je garderai de son beau visage encadré d'une chevelure soignée, longue et argentée une vision de cadran solaire. C'est une joie d'écrire sur lui, malgré la détresse de l'avoir perdu.
I am Charling's 1st cousin thru our dads. I heard great things about Thomas way before I had the honor to meet him and know him. He is such an amazing soul that it is no wonder he was able to capture the heart of my brilliant cousin Charling. I will start to find photos and post them as I find them. Right now, I want to begin by saying, I'm very sad that the world has lost an extremely special human being. However, the world has also become better because Thomas existed and lived in it. Thank you, Thomas, for all you have done for the world.
Un mois que Thomas est decede...
Nous avons ouvert ce site web pour recueillir des temoignages, et garder pour nous, mais surtout pour Theo, la memoire de son grand-pere!
Thomas died already a month ago.
We have opened this web site to collect testimonies and memories from all his family and friends, and keep a living memory for us, and for Theo of his grand-father
